Article de Brauwan (votre serviteur) pour le CDA Frostgrave, regroupant textes, photos et titres !
Leader : Brrr'wan la gnoll (femelle alpha?)
Anneaux :
Collège de magie : Élémentaire
Bande actuelle : Mage, apprenti, 2 voleurs, 2 brigands, 1 homme d'arme, 2 fantassins, 1 chasseur de trésor
Repaire :
Textes d'ambiance
Partie 1 : Nouveau départ
Elle n'avait rien fait, elle n'avait pas dit un mot, elle n'était même pas appréciée par sa propre mère. La société matriarcale et brutale des gnolls marchait cependant ainsi. L’ancienne matriarche, sa génitrice, avait été défigurée, démise de son rang, de son pouvoir et même du droit de rester dans la meute. En tant que fille directe de la déchue, Brrr'wan connaîtrait le même sort. Elle serait exilée et forcée à se réfugier dans un territoire lointain et probablement moins hospitalier. Une forêt, un marais voire pire : une plaine ! La marche n'avait pas été facile, bien que la nouvelle alpha du clan les ai laissé partir, montrant ainsi sa "générosité" et son respect du peu de traditions que possédaient les gnolls, il était certain que le clan leur donnerait la chasse et enverrait "accidentellement" ses prochaines battues dans leur direction. Par chance la brume s'était levée, facilitant leur fuite. D'une certaine façon, elle pouvait se considérer fortunée. Dans certaines tribus de gnolls plus... primitives, les vaincus auraient été simplement dévorés. Dans d'autres se voulant plus... malignes, elles se seraient retrouvées à creuser des galeries, construire des barricades ou toute autre tâche ingrate jusqu'à mourir d'épuisement. Toute chair qui n'est plus utile au clan est soit un repas, soit un esclave... Sa génitrice était plus infecte que jamais, l'accablant de tous les maux, lui reprochant tantôt de ne pas être intervenu, l'instant d'après de l'avoir gêné sans quoi elle n'aurait jamais été détrônée. Elle la tenait même responsable de l'absence de soleil depuis leur départ. Ses sœurs ne valaient guère mieux, le choc les avaient retenues dans les premiers jours, mais l'agitation grondait, chacune jaugeant ses comparses, déterminant laquelle serait la plus grande menace mais aucune ne lâchait des yeux la matriarche, attendant toutes le moment de faiblesse qui signerait leur heure de gloire.
Des huit bannies, elles n'étaient plus que cinq désormais. L'une d'entre elles avait été terrassée par un mal inconnu, une seconde était morte de faim et la dernière avait été froidement abattue par la matriarche alors qu'elle tentait de prendre le contrôle du groupe de femelles. Elles avaient quitté le désert, été chassées des forêts par une harde de centaures, malmenés par un clan gobelin dans les montagnes et, en désespoir de cause, s'étaient retrouvées dans les plaines humaines du sud. Elles avaient encore quelques collines pour se camoufler en journée mais même de nuit aucune d'entre elles n'était sereine à l'idée d'être autant à découvert malgré la pluie qui ne cessait pas. La dernière période de reproduction remontait à bientôt 6 mois. Celles d'entre elles qui étaient enceintes n'allaient pas tarder à mettre bas et la fatigue pesait plus que jamais sur le groupe. Le manque de mâle et l'affaiblissement de la matriarche ne faisaient que renforcer le climat instable de la troupe en fuite. Lors d'une nuit de tempête, les douleurs étaient trop fortes pour que Brrr'wan puisse poser une patte devant l'autre. Alors que chaque autre femelle proposait une option plus terrible que les autres, la violence latente éclata. Crocs et griffes, poignards et armes improvisées, aucune retenue, aucun lien n'empêchait la fratrie de se déchirer tout en tentant d'être celle qui porterait le coup fatal à leur tyran.
Malgré les coups et les blessures, aucune ne parvint à terrasser leur aînée. L'expérience et le vice l'emportèrent sur la force et l'ambition de la jeunesse. Elle se tourna alors vers sa plus jeune progéniture, son seul œil encore ouvert était aussi menaçant que le tonnerre qui grondait derrière elle. La folie l'avait gagné et le seul exutoire à sa peine et à son désespoir était la promesse du meurtre facile et gratuit du bouc-émissaire qu'elle s'était attribué. Elle s'approcha en claudiquant et leva sa lame. Brrr'wan ferma les yeux, ses mains devant son corps blotti en guise de maigre protection. La foudre tonna. Ne sentant pas le métal pénétrer sa chair, elle rouvrit les yeux. La matriarche avait été carbonisée. L'éclair l'avait foudroyée sur place. Incrédule mais soulagée, la jeune gnoll contempla ses mains avec stupeurs, les éclairs dansaient sur ses mains, sautillant d'un doigt à l'autre avant de disparaître vers le ciel.
C'est là que les crampes reprirent de plus belle. Elle sentait la vie du petit être en elle pousser pour se faire sa place. Au prix de trois pénibles heures, elle avait vu sortir non pas un mais deux petites boules de poils noires. Elle arracha quelques frusques à ses défuntes parentes et en recouvrit les marmots. La douleur était passée en arrière-plan, seule comptait la survie de sa tribu. Elle était la matriarche et elle comptait bien surpasser en tout celle qui l'avait martyrisée par le passé. En voyant le ventre rond de ses sœurs, elle sût ce qu'elle devait faire. Elle découpa suffisamment pour en sortir les nouveau-nées. Ils ne bougeaient hélas déjà plus... Elle fit revenir les éclairs entre ses doigts et les fit frapper la poitrine des petits êtres. Deux poussèrent un cri et se mirent à pleurer. Elle les enveloppa eux aussi et serra ses enfants contre elle, les laissant téter. Alors que la peur lâchait son emprise sur son cœur, la pluie et les nuages relâchèrent la leur sur le ciel. En quelques minutes, le temps avait radicalement changé avec ses émotions. Un ciel renouvelé pour un nouveau départ.
Partie 2 : viser juste
Les premières années furent les plus éprouvantes. Seule avec trois enfants en bas âge, sans clan pour la protéger ou l'aider, elle ne pouvait se reposer que sur sa ruse et ses nouveaux talents. Les gnolls ne sont pas les créatures les plus courageuses, ni les plus travailleuses. N'ayant jamais réellement appris à chasser elle-même, encore moins à élever un troupeau, elle vivait presque exclusivement de rapines. Sa technique favorite consistant à convoquer une tempête pour forcer les habitants à s'abriter, lui laissant la voie libre pour voler ce dont elle avait besoin. La plupart du temps, c'était pour de la nourriture. Principalement la viande qui séchait mais il lui arrivait de carboniser une chèvre ou un mouton d’un simple appel de la foudre. D'autres fois, elle se laissait aller à voler des tissus, des bougies ou quelques babioles qu'elle pouvait se permettre de porter sans trop alourdir son fardeau.
A mesure que les bambins grandissaient cependant, ils devenaient de plus en plus lourds, sans être pour autant aptes à faire de longues journées de marche . Elle se décida donc à voler un chariot pour plus de commodités. A l'approche d'une ferme, elle fit appel une fois de plus à la tempête, faisant grisailler le ciel, s’accumuler les nuages jusqu'à ce que la pluie finisse par s'échapper sous toute cette pression. Les villageois de la région, cependant, était durs au mal et ce n’est que lorsqu'elle fit s'abattre un éclair suffisamment près pour qu'ils le voient qu'ils se décidèrent enfin à rentrer dans leurs maisonnées. Elle se précipita alors vers l’appentis d'une des fermes, l'eau ruisselant sur son pelage et ses vêtements. La pénombre déclenchée par le ciel si chargé était son allié et sa vitesse plus que tout autre chose un critère de survie.
Elle aperçut rapidement une première charrette qu’elle commença à porter à bout de bras. Ce n’était pas rapide et demandait un grand effort de sa part… En sortant, elle vit une autre chariotte, remplie mais surtout, à laquelle les humains avaient laissé attaché leur bête de somme. Une énorme masse rose attendait sagement, fouillant la terre à la recherche de n'importe quoi de comestible. “En voilà une idée intéressante. Pourquoi tirer moi même cette foutue carriole alors que ce placide animal peut le faire à ma place? D’autant que ces idiots ont laissé tous leurs vivres à l’intérieur, d’une pierre, deux coups.” Lâchant son actuel butin, elle s’approche de sa nouvelle proie. Le verrat l’aperçoit alors et, mû par l’instinct devant ce prédateur, commence à mugir comme si le couteau était déjà sous sa gorge. Les villageois, attirés par le bruit, commencent à regarder hors des maisons et, la surprise de voir un gnoll traîner dans leur village passée, attrapent fourche et pioches pour défendre leur bien.
“Avance stupide animal, plus vite si tu ne veux pas finir braisé, maintenant je n’ai plus le choix, c’est toi ou rien !” Alors que ses imprécations ne font qu’effrayer plus le porcin qui grogne de plus belle, elle sent une nouvelle énergie poindre. alors qu’elle pousse la boule de chair rose, elle le sent comme… plus léger, ses pieds ne font qu’effleurer le sol et il a tôt fait de la distancer. Pas tout à fait sûr de son pouvoir, elle déplace alors ses mains sur elle-même, pensant du plus fort qu’elle peut à la vitesse qu’elle souhaite acquérir. Elle a tôt fait elle aussi de se sentir plus léger, plus précisément comme si ses pieds n’avaient plus la même masse et rebondissaient bien plus facilement sur le sol. La distance avec les villageois s'agrandit alors que la charrette brinquebale devant elle.
Arrivée à son campement de fortune, elle retrouve sa portée et parvient à maîtriser le porc qui, épuisé et inquiet, finit par se poser (à distance raisonnable du feu) pour un repos bien mérité. Les jeunes s’agitent dans tous les sens autour de la nouvelle attraction. Brrr’wan doit jouer des coudes pour accéder à son butin et se pencher à l’intérieur pour en sortir les victuailles. Pommes, citrouilles, courges, poires, fenouil, betteraves… de la verdure, juste de la verdure. Pas le moindre morceau de viande. ni saucisson, ni gibier ou porc salé, seulement le goût amer d’un effort inutile doublé de la certitude d’avoir des poursuivants demain matin. “Misérable créature, tout est de ta faute si nous mourrons de faim ! Si tu n’avais pas prévenu ces bas-du-front j’aurai eu le temps de fouiller leur garde manger et nous ripaillerions comme des rois à cette heure !
- mère, attends… Pendant que tu étais partie, Shardar et moi on a… un peu chassé. Pas très loin hein mais… si tu veux on a eu quelques oiseaux et même un lapin !”
Déconcertée, entre peur, frustration et soulagement, la matriarche gronde ses petits explorateurs pour faire bonne mesure puis prépare le repas afin que tous puissent souffler un peu et reprendre des forces. Puisque les légumes sont immangeables, le verrat traînera son propre fardeau et se contentera de ces maudites plantes vertes comme repas. Demain est un autre jour et la longue marche reprendra.
Peinture
Éléments de décor 1 & 2
Voici les deux premiers à passer sous les pinceaux : les chariots de la matriarche !
Peinture sur sous-couche noire, très rapide à coups de brossage bien appuyés.
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Très jolie peinture sur les chariots!! J'aime beaucoup l'effet bois! Et les citrouilles sont superbe !
RépondreSupprimerAmitiés
KéHenCo
Merci bien !
SupprimerExcellents ces deux textes.
RépondreSupprimerBelle introduction à tes futures peintures.
Merci beaucoup ! Faut que je me bouge pour finir les textes et surtout sur la peinture de la bande elle même ^^"
SupprimerTrès chouettes ces textes.
RépondreSupprimerJe me suis toujours dit que ton pseudo était très bon pour un bruit d'orage :D
Héhé, ça s'est imposé assez naturellement en fait ;)
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