lundi 12 juillet 2021

CDA : la bande de Martial

Article de Martial pour le CDA Frostgrave, regroupant textes, photos et titres !

Leader :

Anneaux :

Collège de magie : Invocation

Bande actuelle : Mage, apprenti,

Repaire :

 

Textes d'ambiance 


Partie 1 : ÞJÓFUR



Il haletait. L’air glacial lui brûlait les poumons à chaque inspiration, lui laissant un goût cuivré dans la bouche. Sören avait perdu son chemin quand la brume avait commencé à masquer le soleil couchant, teintant les environs d’une lueur incendiaire. L’offrande qu’il avait dérobée aux tréfonds des ruines que lui avait indiquées la vieille fagotière continuait à tressauter dans sa besace à chacune de ses foulées. Il repensa à l’ancienne légende du Manchot qu’elle lui avait contée, un dieu honorable offrant une seconde chance pour les parias de son espèce. Il lui suffisait de rapporter l’étrange crâne de loup couvert de runes au cromlech dans la montagne pour obtenir ses faveurs. Il n'attacha pas d'importances aux dires de la folle jusqu'à ce qu'elle fasse mention des filigranes dorés couvrant l'objet. Il y avait peut-être moyen de se faire un petit pécule après tout. Le voyage fut aisé et l’endroit était désert. Le trésor attendait simplement sur un piédestal, à la portée de tous. Pourquoi personne ne s'était emparé de l'objet avant lui? Il l'ignorait mais lorsqu'il ôta l'artefact de son support, un hurlement canin à glacer le sang se répercuta dans les hauteurs dominant les lieux. Sören avait détalé en emportant son larcin il y avait plusieurs heures de cela. Il devait absolument se hâter de trouver un abri avant le crépuscule, après quoi les derniers rayons du jour iraient se blottir à l’ouest et il ne ferait guère le poids avec un vieux couteau émoussé pour seule défense contre un prédateur bien plus adapté que lui à la chasse nocturne.

Le craquement sec d’une branche résonna au loin dans le lourd silence hivernal, le ramenant sur terre. Le loup le talonnait, ça ne faisait plus aucun doute. Le sillon que Sören laissait dans l’épais manteau neigeux était bien trop évident à pister pour espérer semer l’animal. Seule comptait sa célérité désormais ! Sören puisa dans le peu d’énergie qui lui restait et força l’allure. Ses jambes protestèrent de douleur après la longue course qu’elles avaient subie mais il ignora tant bien que mal leurs supplications. Après quelques instants, l’odeur résineuse des grands cèdres bordant la forêt lui parvint, avant qu’il ne puisse enfin les apercevoir à travers le frimas. S’il atteignait la vallée, il pourrait trouver facilement un refuge où se barricader. Il contourna un bosquet de buis et aperçut une lueur étrange un peu plus loin. Il crut tout d’abord être enfin sorti des bois mais au fur et à mesure qu’il s’approchait, il distingua une clairière et quelques dolmens à travers la frondaison. En grimpant sur l'un d'eux, il serait hors de portée du prédateur. Celui-ci finirait par se lasser et Sören pourrait rentrer tranquillement au village profiter de sa rapine. Perdu dans ses pensées, il faillit ne pas remarquer l’entrelacs de ronces acérées lui barrant le passage vers son salut. Il freina des deux pieds en tournoyant des bras pour conserver son équilibre et évita la chute de justesse. Son cœur battant à tout rompre, il jeta fébrilement un œil à droite et à gauche afin de trouver un passage dans ce rempart de végétation mais en vain. Il lui faudrait un temps considérable pour défricher un chemin, une ressource qui lui manquait cruellement !

 


 

 Il entendit alors un grondement sourd, lui faisant faire volte-face. A la lisière du brouillard se dressait une grande forme humanoïde qui avançait avec la détermination d’un chasseur ayant acculé sa proie. Sören ne sut vraiment dire si c’était la fatigue ou sa vue qui lui jouait des tours mais la bête qui s’approchait semblait sortir tout droit des vieux récits que les mères racontent le soir au coin du feu aux enfants un peu trop curieux. La créature arborait les traits d’un loup à la différence qu'il se dressait sur ses pattes postérieures. Son corps à la stature imposante était couvert de vêtements légers, plus par pudeur que pour se protéger du froid mordant, son épais pelage grisâtre remplissant parfaitement ce rôle. Ses babines retroussées sur des crocs menaçants laissaient échapper des volutes de vapeur à chaque expiration. Ce qui finit de convaincre Sören sur ses intentions était cette rage primale dans son regard. Le jeune homme reprit ses esprits devant cette vision de cauchemar et porta la main vers sa tunique, ce qui déclencha chez son opposant une réaction immédiate. Ce dernier se laissa tomber à quatre pattes et cavala droit sur lui, couvrant en un éclair les quelques mètres les séparant avant de bondir. La fureur qui l'animait fut aussitôt remplacée par la surprise quand un grand pan d'étoffe vint lui obstruer sa vision ! Sören s’était jeté au sol après avoir lancé sa cape devant lui, tel un filet de pêcheur. Il sentit la créature le frôler, avant de plonger dans le mur d'épines. Elle émit des glapissements de douleur et se débattit férocement dans l’enchevêtrement de tissu, de poils et de ronces, resserrant de plus en plus l’étreinte de la végétation, s’arrachant de la fourrure à chacun de ses mouvements. Le voleur se redressa et remarqua que du sang perlait de sa main qui tenait encore fermement la broche de sa cape.


Ne perdant pas un instant, il se saisit de son sac tombé à terre et se lança dans le trou béant que l'homme-loup avait débroussaillé bien malgré lui, non sans le piétiner joyeusement au passage. La masse désarticulée couina de frustration avant de s'immobiliser, épuisée à lutter en vain dans sa camisole d'échardes. Sören émergea alors entre les mégalithes ceinturant un grand roc partiellement sculpté. Dans la pénombre grandissante, sa forme évoquait une gueule béante sortant de terre. Une stèle reposait dans le creux de la mâchoire inférieure tandis que la supérieure pointait vers les cieux, servant d'abri contre les intempéries pour quiconque se tenait à proximité de l'autel. Il prit un instant pour contempler la sérénité des lieux avant se diriger vers la table de pierre. Il put remarquer diverses runes gravées sur le soubassement qui n'étaient pas sans lui rappeler celle du crâne qui lui avait coûté une cape quasiment neuve. Ça n’était pas la sienne, mais tout de même ! Il vit aussi qu’une main de pierre avait été également taillé dans le même bloc que la dalle, paume en l'air et doigts légèrement recourbés, comme en attente d’une obole. Se pourrait-il que... ? Le jeune homme sortit son butin et l'examina sous toutes les coutures. De légères dépressions sur l'arrière de l'objet ne firent que confirmer ses soupçons. Il plaça avec précaution l'ossement dans la main de pierre, cette dernière épousant parfaitement chaque contour du crâne. Sören sursauta quand les doigts se resserrèrent brusquement sur l’objet. Il retint son souffle et recula d’un pas, prêt à déguerpir au moindre signe de danger. Quelques cliquetis d’un mécanisme invisible se firent entendre sous ses pieds, et un pan de roche pivota lourdement dans le fond de la vaste mâchoire, relevant une volée de marche. Une torche accrochée à l’entrée s’embrasa subitement, comme pour l’inviter à descendre.

Sören, pour la première fois de cette éprouvante journée, resta hésitant face à l’inconnu. Du seuil, il ne pouvait voir le fond tunnel, seul un courant d’air moite lui caressant le visage et les échos d’un ruissellement lointain laissaient supposer la présence d’une source chaude en contrebas. Il jeta un bref coup d’œil derrière lui pour se rassurer sur l’état de son adversaire, mais son estomac se noua. La trouée dans la haie de ronces n’était plus ! Comme si la végétation avait mystérieusement repris ses droits en l’espace de quelques minutes. La créature s’était également volatilisée, les seules traces de sa présence étaient les lambeaux épars de tissus et de fourrures accrochés aux épines. Pris de panique, Il ne chercha pas à savoir si elle s’était libérée de l’emprise des ronces. Il se saisit de la torche et dévala l’escalier sans se retourner. Il n’eut même pas conscience du raclement sourd qui résonna quand le passage se referma à sa suite tandis qu’il s’enfonçait de plus en plus dans les entrailles de la terre…

 

Partie 2 : FERÐ



L’esprit encore embrumé par le sommeil, Ptorl fut réveillé par une légère brise, ses longs cheveux noirs lui chatouillant le visage. Il s’était assoupi au pied d’un grand frêne, profitant de son ombre sous le zénith. Il se releva en époussetant ses vêtements et scruta intensément les environs. A perte de vue, les cultures de blé ondoyaient tel un voile mordoré recouvrant les collines. N'apercevant pas ce qu’il cherchait, il siffla vivement et cria :

« Átta ? Átta ? la sieste est terminée ! »

Une tête équine se redressa dans le champ non loin, comme flottant dans cette mer d’or liquide. Les yeux écarquillés jaugeaient son maître, se demandant si cela valait la peine qu’il se lève. Son lit de chaume improvisé était une perspective bien plus attirante que de battre la campagne sans but précis.

Voyant le peu d’entrain de sa monture à bien vouloir se remuer, Ptorl soupira puis fouilla dans une des sacoches à ses pieds. Il en sortit un fruit d’un rouge éclatant et le présenta bien en évidence.

« Tant pis pour toi paresseux, c’est fort dommage que je n’aie personne avec qui partager notre dernière POMME ! »

Les oreilles du cheval se dressèrent à la prononciation de ce mot. Il hennit et roula à terre avant de se remettre maladroitement sur ses sabots. Il cavala vers l’arbre comme si sa vie en dépendait. Ptorl ne se lassait pas de le contempler. C’était un destrier puissant et racé à la robe palomino, sa carrure imposante laissait supposer une existence dédiée aux labours mais il n’en était rien. Átta était taillé pour les longs trajets, une endurance et une force telles qu’il n’en avait jamais vues auparavant. Et c’était sans compter une intelligence remarquable pour un individu de son espèce. Il essaya de se souvenir comment il était devenu le propriétaire d’une monture aussi exceptionnelle mais ses pensées étaient nébuleuses. Peu importe, il le gâtait - à tort - comme son propre enfant.

Átta s’immobilisa devant l’homme, le regard fixé sur la juteuse friandise. Ptorl lui présenta la pomme et le cheval mordit dedans. Ses dents claquèrent dans le vide. L’étalon observa curieusement la main tendue et le fruit toujours présent. Il réitéra son essai, sa mâchoire se refermant de nouveau sur de l’air. Il observa la paume dont la pomme était absente cette fois ! Il releva les yeux et vit que son maître arborait un sourire espiègle. Ptorl éclata de rire, ce qui acheva de frustrer le cheval qui piaffait d’impatience. Il connaissait le caractère rancunier de sa bête et finit par montrer dans son autre main le fruit tant désiré. Átta dévisagea suspicieusement son tourmenteur, puis rapprocha avec précaution son museau, épiant le moindre mouvement. Au dernier instant, ce dernier mordit le poignet de Ptorl qui lâcha la pomme.

« Aouch ! Hey, on ne t’a jamais appris un dicton à propos de la main qui te nourrit ? » s’exclama-t-il en se frottant la manche.

L’étalon attrapa vivement le fruit qui roulait dans sa direction et n’en fit qu’une bouchée, l’air satisfait. Ptorl en profita pour ramasser sa sellerie et la jeter par-dessus l’échine d’Átta. Une fois que chaque sangle, ceinture et boucle trouva sa place, il mit le pied à l’étrier et se hissa d’un bond sur le siège.

Sans plus attendre, il dirigea sa monture vers le sentier sillonnant vers l’est et chevaucha tout l’après-midi, croisant de nombreuses fermes, les paysans continuant de vaquer à leur dur labeur sans se soucier de sa présence. L’air devenait de plus en plus lourd au fur et à mesure que le temps passait. Ce n’est qu’en fin de soirée qu’il arriva au sommet d’un escarpement dominant les contrées voisines.

Une angoisse inexplicable lui serra le cœur à la vue qui s’offrait à lui. En contrebas s’étendaient les anciennes terres bordant le royaume de Lorenthia, le paysage autrefois bucolique était à l’abandon. Des nuages menaçants tonnaient à l’horizon et la forêt avait repris ses droits sur les pâtures. Au beau milieu de ce panorama, une immense demeure partiellement en ruines était fichée sur une mesa rocheuse à moins d’une lieue, telle une carcasse rongée par la vermine. Depuis combien de temps avait-il fui cette prison ? Ses souvenirs lui échappaient, sa tête tournait à chaque fois qu’il faisait appel à sa mémoire. Átta sentit la tension de son cavalier et tira sur la bride, ce qui eut l’effet escompté.

Ptorl s’arracha à sa contemplation et tapota lentement le cou de son cheval.

« Shhh, tout doux ! Écoute mon beau, je sais que cela ne va pas te plaire, mais il va falloir faire encore un petit effort. Il faut qu’on atteigne un abri avant de se faire rattraper par l’orage. »

L’étalon hennit comme pour répondre à son maître et emprunta la route étroite qui descendait dans le vallon. Le Manoir d’Ünterwald les attendaient…



Quantum Potenta

 La première chose qui assaillait la truffe lorsque l’on pénétrait dans le laboratoire était l’odeur âcre et piquante du formol. L’air y était tiède et moite, les étagères chargées de bocaux et autres ingrédients ésotériques. Sur l’établi, un alambic chauffait à gros bouillon tandis que Ptorl, un mortier à la main, s’affairait à réduire en poudre un morceau de météore avant de déposer le contenu dans un cylindre de verre.

Les instructions du grimoire étaient partiellement effacées par les siècles, la préparation de cet élixir relevait autant de l’alchimie que de l’archéologie. Les longues heures de traduction lui avaient occasionné quelques migraines atroces. C’est à ce moment-là que la soupape siffla, l’avertissant que le mélange avait fini de distiller. Il saisit avec des pinces la flasque brulante sous le bec de l’alambic et en versa le liquide par-dessus la poudre. Ni une ni deux, il referma le cylindre avant de plonger s’abriter derrière un meuble, ces dernières tentatives lui avait laissé quelques souvenirs cuisants. 

Il observa avec précaution la bouteille trembler et s’agiter avant qu’elle ne disparaisse de sa vue dans un « pop » ridicule avant de réapparaitre sur l’une des étagères, basculer dans le vide puis disparaitre de nouveau avant de se manifester roulant au sol. Elle fit ce petit manège une dizaine de fois avant de revenir à point de départ sur l’établi. Lentement, Ptorl sortit de sa cachette pour observer son œuvre. Au milieu du cylindre se tenait une sorte de petit tourbillon en suspension, tel une cavité happant le liquide sans que le niveau baisse. 

Il avait réussi, sa Potion de Téléportation était prête !

 

Membres de l’expédition 

Figurine 1 : Anders, voleur

 




Figurine 2 : Sören, voleur


Figurine 3 : Mads, Barbare

 


Figurine 4 : Lars, Chasseur de trésors




Figurine 5 : Jorgen, Chasseur de trésors

 

Figurine 6 : Ptorl, Apprenti

 

Figurine 7 Volva Angr'Boda, Invocatrice

 

Figurine 8 Bygul, léopard des neiges

 

Figurine 9 Skoll, zombie

 

Figurine 10 Laga, diablotin

 

Figurine 11 Kanu, Diablotin

 

Figurine 12 Uruz, diablotin

 

Figurine 13 Ansuz, diablotin

 

Figurine 14 Fenrir, démon majeur

 

Figurine 15 Björn, Ours

 

Figurine 16 Sowilo, démon mineur

 

Figurine 17 Thorvald, barbare

 

Figurine 18 Garm, démon majeur

 

Figurine 19 Hati, chien
 

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3 commentaires:

  1. j aime bien! pas mal le socle "neige", j'aime beaucoup; je pense m'en inspirer pour le coup ( avec ta permission bien sûr).

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    1. Pas de soucis! Il faut partir sur une base bleue Lothern ou Temple guard, puis avec un pinceau de brossage venir tamponner au blanc pur. Enfin rajouter un peu de neige artificielle pour la texture! ;)

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  2. Superbe boulot mon ami j'aime beaucoup le travail sur la fourrure et la couleur du drapé :)

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